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nicolas sarkozy - Page 7

  • Les centristes, le retour de Sarkozy et le virage social-démocrate de Hollande

    Un journaliste sans doute «bien informé» ou prenant ses désirs pour des réalités, expliquait lors d’une de ses chroniques que Nicolas Sarkozy serait candidat en 2017 (ça, c’est pas une info!) et que pour cela il aurait besoin des voix centristes qu’il négocierait avec François Bayrou qui, entre temps, aurait «balayé» Jean-Louis Borloo de l’espace centriste selon l’analyse de l’ex-président de la république.

    Le retour à droite de François Bayrou permettant cet accord entre les deux tours (sans doute notre journaliste voit Bayrou à nouveau candidat, ce qui n’est sans doute pas une info, non plus!) contre certainement quelques strapontins à la mode du ralliement du Nouveau centre en 2007.

    C’est évidemment un possible scénario qui se base évidemment sur un fiasco de la refondation centriste dont profitera d’abord François Bayrou, pour récupérer ses anciennes troupes parties flirter quelques temps avec Jean-Louis Borloo, puis Nicolas Sarkozy, selon le vieux adage mitterrandien comme quoi le Centre n’est ni de gauche, ni de gauche, une phrase bien dans la conception politique d’un ancien homme d’extrême-droite.

    Un scénario d’autant plus plausible que les centristes ne sont pas très bien partis dans leur Alternative, ne suscitant guère un mouvement d’énorme sympathie dans l’opinion publique et ne parvenant pas à faire bouger les lignes, pour l’instant (il leur reste, il est vrai, encore du temps pour cela), le tout sur fond de chamailleries.

    Une autre voie serait, bien sûr, d’accompagner le «virage social-démocrate» de François Hollande en étant les possibles supplétifs d’une victoire de la gauche en 2017 avec un accord du même carat que celui que pourrait négocier Sarkozy.

    Il n’est pas plus inepte que le premier cité (politiquement parlant) mais se heurtera sans doute à l’incapacité de l’actuel président de la république à imposer la présence des centristes dans sa majorité à la gauche du Parti socialiste alors que l’alliance Droite-Centre a déjà, elle, une réalité concrète ne serait-ce, déjà, que dans la composition de l’UMP.

    Pour autant, ces deux scénarios marqueraient une nouvelle fois l’échec de l’édification d’un Centre indépendant, assez fort pour traiter d’égal à égal avec la Gauche ou la Droite dans des négociations afin de bâtir une nouvelle majorité où les thèses et les valeurs centristes seraient réellement prises en compte et où le(s) parti(s) centriste(s) serai(en)t capable(s) de les imposer car représentant une force politique majeure.

    On voit bien, en tout cas, comment à gauche et à droite on souhaite instrumentaliser, sinon les partis centristes, du moins l’espace centriste fin de récupérer les électeurs centristes mais également les électeurs modérés de droite et de gauche qui pourraient être tentés par un vote centriste.

    Cette stratégie n’est évidemment pas nouvelle.

    Elle profite de l’incapacité du Centre à «sécuriser» son espace politique avec une formation (centralisée ou confédérée) solide et un projet attrayant décliné dans un programme d’espoir capable de susciter une adhésion forte des Français.

    Depuis longtemps, je prétends que cela n’est pas une fatalité (et l’histoire nous l’a montré en France et dans le monde).

    Dès lors, la première tâche des centristes après les municipales et les européennes, sera, quel que soit le résultat de ces deux consultations populaires, de se mettre au travail dans le sens que je viens d’indiquer.

    Et cela sans se demander si Nicolas Sarkozy va revenir (oui, il va revenir!) ou si François Hollande va continuer à dériver vers une gouvernance centriste tout en ne franchissant pas certaines limites (oui, il le fera!).

    L’important pour le Centre n’est pas de vivre en autarcie, ni de fermer les yeux sur ce qui se passe ailleurs mais il est, d’abord, de s’intéresser à ce qu’il est, ce qu’il veut devenir et ce qu’il peut offrir aux Français.

    Le tout, débarrassé des petits arrangements entre faux amis.

    Un vrai challenge à la hauteur de la vision humaniste du Centrisme.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’incongrue nouvelle amitié entre François Bayrou et Jean-François Copé

    Qu’est-ce qui est le plus étrange: que Jean-François Copé accepte que l’UMP supporte François Bayrou pour les municipales à Pau ou que ce dernier se déclare «heureux» de recevoir le soutien de cette formation politique?

    Parce qu’il faudra qu’on nous explique comment l’UMP et le Mouvement démocrate ont pu s’affronter durement pendant les cinq années de la présidence de Nicolas Sarkozy (comme l’UDF, l’ancêtre du MoDem, pendant le deuxième mandat de Jacques Chirac), sans oublier l’appel au vote de Bayrou pour Hollande, l’adversaire de Sarkozy, et comment les deux partis peuvent se retrouver sans inventaire, surtout au moment où François Bayrou déclare que François Hollande adopte enfin la bonne politique...

    Que l’on comprenne bien, ce n’est pas les alliances du Centre qui sont en cause, même pas celle entre le Mouvement démocrate et l’UMP, même après brouilles et embrouilles.

    Néanmoins, pour qu’il y ait alliance en bonne et due forme, il faut s’entendre sur le fond.

    Et là, on est en droit de se demander ce qui rapproche actuellement l’UMP et le Mouvement démocrate.

    Peut-être beaucoup de choses mais il faudrait au moins que leurs leaders en discutent et qu’ils l’expliquent au bon peuple!

    Car le seul fait de se déclarer contre Hollande et son gouvernement n’est pas suffisant pour nouer une alliance surtout si l’on dit, dans le même temps, que sur le fond la politique de Hollande est la bonne.

    Si cela ne tenait qu’à se dire anti-Hollande, le MoDem pourrait s’allier, au choix, avec le Front national, le Front de gauche, le Parti communiste, le NPA et bien d’autres encore… comme l’UMP.

    Que l’UDI et le Mouvement démocrate ait décidé de faire alliance et de créer l’Alternative, pas de problème, puisqu’il s’agit, à l’heure actuelle, d’une «organisation coopérative» qui doit élaborer un programme commun sur des bases assez solides d’une convergence de vues sur nombre de sujets (même s’il y aura des dossiers épineux).

    Que l’Alternative, au nom de l’alliance «naturelle» entre l’UDI et l’UMP, mène automatiquement à un rapprochement UMP-MoDem sans aucune clarification politique de ce qui rapproche les deux partis semblent quelque peu une insulte aux électeurs, tant ceux de l’UMP que ceux du Mouvement démocrate ainsi qu’aux militants comme a pu le constater François Bayrou, interpelé sur la question lors du congrès de sa formation, samedi 18 janvier, à Paris.

    A moins que seule la victoire soit belle et non comment on l’obtient, avec qui et sur quelles idées.

    Dans le dictionnaire des synonymes, incongrue rime d’ailleurs avec cynique.

     

    De grâce, messieurs les leaders du Centre, faisons en sorte que dans celui de la politique, centriste ne rime plus avec opportuniste …

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre, la crise et la juste mesure

    Tous ceux qui, depuis Aristote, en particulier dans son «Ethique à Nicomaque», se sont penchés sur la question de la centralité, qu’elle soit politique, philosophique ou morale, l’ont érigée en lieu de vertu parce qu’ils refusent les désordres de l’extrémisme aveugle et destructeur et privilégient l’harmonie, et l’équilibre.

    De même, c’est par la juste mesure, cet agir débarrassé des passions malsaines et des pulsions haineuses, que l’on doit analyser les défis qui assaillent actuellement la société et les humains, leur présent et leur futur.

    Aristote explique qu’il «appelle mesure ce qui ne comporte ni exagération ni défaut» et Albert Camus affirme «la nécessité d’une mesure».

    Or, aujourd’hui, en ces temps troublés où l’on ne sait plus très bien où l’on va, cette juste mesure fait souvent défaut notamment au niveau des décideurs politiques, sociaux et médiatiques que ce soit dans la pensée et dans l’agir.

    La démesure, dont Camus dit encore qu’elle «ne trouvera sa règle et sa paix que dans la destruction universelle» est partout.

    Ainsi, celui qui ne regarderait que les chaînes d’info en continu et leurs mises en scène anxiogènes de l’information, ne lirait que les attaques virulentes et incessantes du Figaro contre François Hollande ou les commentaires négatifs du Monde à propos du même (pour des raisons inverses, évidemment, chaque média estimant qu’il ne va pas assez loin pour sa chapelle), n’écouterait que les rugissements haineux de Jean-Luc Mélenchon et n’entendrait que les diatribes xénophobes et anti-européennes de Marine Le Pen, les deux unis dans une lutte contre la démocratie libérale, ou même seulement les discours de Jean-François Copé ou Harlem Désir, le tout en observant les jacqueries corporatistes, celui-là se dirait que tout va mal et que nous sommes proches d’une révolution, voire de l’apocalypse.

    Qu’en est-il?

    La France, à coup sûr, est devant des difficultés indéniables, résultant d’une crise mondiale mais aussi d’un immobilisme de plusieurs décennies.

    Mais tout n’est pas perdu, loin de là, si des réformes fortes et pas toujours populaires sont prises afin de permettre au pays cette mise à niveau indispensable qui lui permettra d’être à même de lutter efficacement dans un monde mondialisé et une économie globalisée.

    Cette mise à niveau demande un minimum de consensus de tous les acteurs politiques, économiques et sociaux.

    Non seulement devant les mesures à prendre mais aussi la difficulté qu’il y a à les prendre.

    Si chaque gouvernement, aujourd’hui celui de Jean-Marc Ayrault, hier celui de François Fillon et demain un autre, est attaqué de toute part quand il décide de réformer, alors le consensus n’existe pas et la mise en place des réformes est, non seulement, extrêmement difficile mais impossibles dans certain domaines, les plus sensibles et les plus cruciaux.

    Pourtant, tous les sondages le disent, les Français savent qu’il faut faire des réformes et des efforts. Mais, ajoutent-ils, ils ne trouvent pas, face à eux, des dirigeants responsables qui leur montrent le chemin à suivre et leur insufflent cette volonté de l’effort par une vision du présent et de l’avenir positive qui lui donnerait un sens.

    Dès lors, dans une atmosphère de défiance, ils préfèrent se recroqueviller sur ce qu’ils ont aujourd’hui au lieu de se projeter sur ce qu’ils pourraient avoir demain s’ils faisaient les sacrifices indispensables pour ne pas perdre, et ce qu’ils ont aujourd’hui, et ce qu’ils pourraient avoir demain.

    Cette attitude s’explique, se comprend même, mais ne s’approuve pas car elle aboutira à une catastrophe si rien n’est fait pour mettre en place les réformes nécessaires.

    Prenons l’exemple ô combien clivant actuellement des finances de l’Etat.

    François Hollande n’a fait qu’une moitié de chemin en augmentant les impôts que tout président de la république aurait du faire, tout en ne réduisant pas assez le train de vie de l’Etat (et non les actions gouvernementales qui permettent de la croissance et qui doivent être maintenues actuellement) ce que tout président de la république doit faire.

    Or, la moitié du chemin en l’occurrence n’est absolument pas la juste mesure et non plus une moitié de succès tant les deux moitiés, augmentation des impôts et réduction des dépenses vont de pair en s’équilibrant.

    L’une ne vaut rien sans l’autre.

    Et ceux qui, en face, hurlent à chaque taxe mise en place devraient se rappeler que ce n’est pas seulement en baissant le train de vie de l’Etat que l’on parviendra à redresser la barre mais aussi en faisant rentrer les recettes fiscales nécessaires.

    Dans cette atmosphère indéfinissable où tout le monde trouve de quoi argumenter en sa faveur et à faire peur à tout le monde, les centristes doivent être cette force de courage et de mesure, capable de délivrer un discours rationnel et responsable.

    Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas.

    Hier, les attaques de François Bayrou contre Nicolas Sarkozy pouvaient être démesurées. Aujourd’hui celles du même Bayrou et de Jean-Louis Borloo contre François Hollande peuvent l’être également (sans parler des appels à la démission du président de la république par Hervé Morin).

    Le Centre n’a pas à crier au loup avec la Droite et la Gauche.

    Ce qui le distingue justement, c’est la juste mesure qu’il met dans sa pensée, son positionnement et sa parole.

     

    Les centristes devraient faire attention à ne pas perdre ce qui leur spécificité et l’intérêt que peut leur porter les Français.

    Alexandre Vatimbella

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  • UDI: tensions et possibles scissions sur fond d’accord avec le MoDem

    Après le CNI (Centre national des indépendants) de Bourdouleix, l’UDI va-t-elle se séparer des libéraux démocrates d’Aurélien Véron puis de Territoires en Mouvements du maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin?

    Va-t-on assister à une énième recomposition au centre de l’échiquier politique plutôt que réunion des centres?!

    Telle sont les questions que l’on est en droit de se poser quand on regarde de plus près ce qui est en train de se produire dans l’espace centriste français.

    Petit rappel: l’UDI a été créée pour rassembler les partis centristes et les partis de la droite modérée.

    Dans le premier groupe on trouvait le Nouveau centre, Force européenne démocrate, et l’Alliance centriste.

    Dans le deuxième, on trouvait le Parti radical, le CNI, Territoires en Mouvements et le PLD (Parti libéral démocrate).

    Sans oublier quelques groupuscules indéfinissables tels la Gauche moderne, France écologie, Nouvelle écologie démocrate sensée donner une couleur progressiste et écologiste à la confédération.

    Après le dérapage du président du Centre national des indépendants sur les gens du voyage et leur élimination par les nazis, ce parti a été exclu de l’UDI à la rentrée.

    Entre temps est venu le temps du rapprochement Borloo-Bayrou qui devrait donner lieu à un «contrat» entre leurs deux partis, l’UDI et le Mouvement démocrate, selon la terminologie de Borloo, une «joint-venture» selon celle de Bayrou.

    Dans le même temps, le PLD qui avait rejoint récemment l’UDI a pris de nombreuses positions iconoclastes avec la ligne politique officielle.

    Du coup, beaucoup à l’UDI comme Yves Jégo et Hervé Morin, mais pas tous comme Jean-Christophe Lagarde, comme nous l’apprend un écho du Figaro songent à une séparation qui serait peu douloureuse tant il s’agit d’un micro-parti qui tente depuis quelques années de s’adosser désespérément à une formation plus importante pour exister (il avait fait des offres au Nouveau centre dont il était devenu un parti associé après avoir tenté de se rapprocher de l’Alliance centriste).

    L’opposition de Morin au PLD, si elle est confirmée, serait d’ailleurs assez étonnante, lui qui était un libéral bon teint dans l’UDF, proche de Léotard (dont il fut le chef de cabinet) et de Madelin, d’autant qu’il entretenait avec celui-ci de très bonnes relations il n’y a pas si longtemps que cela, participant même à ses tables rondes.

    En revanche, l’eau dans le gaz entre Jean-Louis Borloo et Jean-Christophe Fromantin représente un défi d’une importance bien plus grande pour l’UDI.

    Le maire de Neuilly-sur-Seine, étoile montante de la droite indépendante, avait été une belle prise pour Jean-Louis Borloo, lui qui avait réussi contre toute attente à enlever de haute main la mairie de Neuilly-sur-Seine aux sarkozystes puis, dans la foulée, à devenir député de la ville.

    Mais, indépendant avant tout, il ne s’est jamais vraiment fondu dans la formation de centre-droit et il s’était déjà distingué en étant un des chantres des opposants au mariage pour tous, montant même à la tribune du Champs de Mars aux côtés de Frigide Barjot lors de la manifestation parisienne pendant que le président de l’UDI, lui, approuvait l’union entre personnes du même sexe.

    Ses relations avec Borloo, alors même qu’il est en charge du projet politique de l’UDI ne sont donc pas au beau fixe, si elles ne l’ont jamais été.

    Et le voici, dans une interview au Figaro, qui tire à boulets rouges sur le rapprochement UDI-Mouvement démocrate, pièce essentielle de la stratégie Borloo.

    «Je suis extrêmement réservé, déclare-t-il sans ambages, sur tous les rapprochements qui procèdent davantage d'un schéma tactique que d'une perspective de projet. Le niveau de défiance des Français vis-à-vis des partis politiques est très important car ils nous reprochent de nous préoccuper davantage de la prospérité des systèmes politiques que des solutions pour la France. Je m'inquiète par ailleurs du risque de quiproquos autour de la notion de ‘centre’. Le MoDem me semble être davantage dans une recherche de compromis entre la droite et la gauche - d'où les virages imprévisibles aux présidentielles. Je ne suis pas du tout sur cette ligne. Le centre, tel que je le conçois, correspond à une ligne politique claire, ancrée à droite, orientée vers quelques principes fondamentaux comme le principe de subsidiarité, la confiance en l'initiative privée, le rôle structurant des entreprises dans les politiques sociales et l'attachement à un projet européen. L'UDI ne doit pas brouiller son message. Elle doit mettre son énergie au service de son projet et de ses valeurs.»

    On ne saurait être plus clair, Fromantin ne veut pas, mais vraiment pas d’une alliance avec Bayrou.

    Ce qui est exactement le contraire d’Hervé Morin.

    Celui qui a quitté son chef en 2007 pour créer le Nouveau centre avec d’autres dissidents de l’UDF parce que Bayrou avait refusé de voter pour Sarkozy (mais il avait aussi refusé de le faire pour Royal alors qu’en 2012 il a voté pour Hollande…), voit dans l’union avec le Mouvement démocrate, un moyen d’affaiblir la position de Jean-Louis Borloo.

    On peut donc penser que si la réunion MoDem-UDI se réalise, le maire de Neuilly-sur-Seine quittera l’UDI.

    On pourrait donc avoir une UDI amputée de trois partis (CNI, PLD, Territoire en Mouvement) au nom d’une refondation au centre-droit avec un Mouvement démocrate qui clame partout qu’il demeurera au centre du Centre et indépendant...

    Sans oublier qu’à l’intérieur du Parti radical, du Nouveau centre ou de Force européenne démocrate, certains sont toujours opposés à s’acoquiner avec Bayrou.

    La question qui devrait se poser tôt ou tard aux dirigeants de l’UDI est de savoir si la prise Bayrou vaut la peine de ce remue-ménage qui pourrait aboutir, in fine, à une scission plus prononcée de la formation au nom d’une réunion qui est, à l’heure actuelle, plus tactique que justifiée sur le fond.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • L’avenir du Centre, entre espoir et désillusion

    Alors, c’était donc bien cela. La seule différence entre le Mouvement démocrate et l’UDI s’appelait François Hollande.

    Si on ne disait pas trop de mal du président de la république, on était bayrouiste; si on en faisait une critique plus acerbe, on était borlooiste.

    Tout était dans les nuances de gris...

    Voilà ce que nous expliquent en long et en large les présidents des deux partis centristes et leurs proches avant le mariage (ou le Pacs) au pas de course prévu pour le mois d’octobre qui vient.

    Il n’y aurait donc pas d’autres différences et bienvenue au fils prodigue (Bayrou) ou au troupeau égaré (UDI), selon le côté auquel on se place.

    Si tel est le cas, on est atterré par une division qui dure depuis des années et ne reposait en fait sur rien ou presque, politiquement parlant.

    Sans oublier qu’il y a deux ans, Hollande n’était pas vraiment le problème mais que la division, elle, était bien réelle entre le Nouveau centre et le Mouvement démocrate où le soi-disant problème central s’appelait alors Nicolas Sarkozy.

    Décodage: il n’aurait s’agi en définitive pendant toutes ces années que d’une basse question de personnes, d’égos et d’ambitions personnelles maquillée en débat sur la ligne et l’homme politiques à suivre.

    Mais si tel n’est pas le cas, s’il y a quand même un fond politique réel à cette séparation, alors rien n’est vraiment réglé entre les deux ailes du Centrisme.

    L’envol d’une formation unie (quelle que soit sa forme) risque de n’être qu’une illusion puis une désillusion avec son crash en rase campagne parce qu’uniquement politicienne et électoraliste.

    D’ailleurs, comme je l’ai écrit ici, une refondation dans le dur serait plus crédible si les vieux barons centristes – Bayrou, Borloo, Morin, Arthuis, Raffarin et quelques autres – passaient la main et se retiraient de la compétition au leadership en faveur de la nouvelle génération pour enfin marquer un nouveau départ sans arrière-pensées ou presque...

    On l’a bien compris, ce ne sera pas le cas.

    Au contraire.

    Reste que pour que cette réunion soit un réel espoir, il faut un accord politique, tout aussi réel et qui aille au fond des choses et non une course à la plus méchante remarque contre Hollande afin de prouver que, oui, on est bien dans l’opposition et, à nouveau, amis.

    C’est-à-dire qu’il faut une synthèse entre la vision démocrate chrétienne et libérale, un accord entre ceux qui privilégient l’individu et ceux qui donnent une préférence à la communauté, ceux qui sont plus keynésien et ceux qui sont plus des disciples d’Hayek, ceux qui sont plus libéraux culturellement et ceux qui le sont plutôt économiquement, le tout en évitant que les thèses et synthèses radicales qui ne sont pas centristes s’invitent de trop dans la discussion comme ce fut le cas lors de la présidentielle.

    En un mot, il faut éviter ce qui a causé l’implosion de l’UDF, un refus d’un vrai débat et une vraie position centriste, une vraie adhésion au Centrisme.

    Est-ce possible? Sans aucun doute, les deux principales traditions politiques centristes sont compatibles entre elles grâce au principe de juste équilibre.

    C’est là que réside l’espoir.

    Est-ce la volonté des chefs centristes? On craint que la réponse soit négative.

    C’est là que se trouve la possible désillusion, qui ne serait malheureusement qu’une de plus au cours de ces dernières années.

    In fine, les électeurs centristes trancheront s’ils estiment que ce rassemblement a un sens autre qu’électoraliste et qu’il n’est pas dicté uniquement par la politique politicienne.

    Si les chefs centristes se fichent d’eux, ils risquent de le payer au prix fort…

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Où Borloo emmène-t-il les centristes?

    Au moment où souffle la tempête à l’UDI après les propos de Gilles Bourdouleix sur le fait qu’Hitler n’avait pas tué assez de gens du voyage (voir info), il n’est pas inutile de rappeler que c’est Jean-Louis Borloo, président-fondateur de l’UDI, qui a fait le forcing pour accueillir le CNI – dont le député-maire de Cholet est président – comme composante de l’UDI.

    Par ailleurs, monsieur Bourdouleix n’a jamais été un simple militant ou élu du parti mais bien un de ses vice-présidents, c’est-à-dire venant en second dans l’organigramme aux côtés de personnes comme Jean Arthuis, Chantal Jouanno ou Jean-Christophe Fromantin.

    Ses propos inqualifiables prennent ainsi une dimension supplémentaire dans l’analyse de ce qu’est l’UDI et de ce que veut en faire Jean-Louis Borloo.

    Nous avons toujours dit ici que la présence du CNI dans l’UDI était une erreur, pire une faute, car cette formation flirte depuis des années ouvertement avec les thèses du Front national et a souvent fait du compagnonnage avec le parti d’extrême-droite.

    Aujourd’hui, les langues se délient à l’UDI sur cette étrange affiliation mais pourquoi si tard? Qu’un Jean-Christophe Lagarde ou qu’une Rama Yade n’aient pas protesté de manière véhémente à la décision d’accueillir le CNI au sein l’UDI par Jean-Louis Borloo est troublant, voire dérangeant.

    D’autant que les propos de Gilles Bourdouleix pour qui le connaît ne sont pas de ce point de vue une totale surprise. Leur véhémence et leur contenu abject ont sans doute dépassé ses précédentes déclarations publiques mais n’oublions pas qu’il ne se savait pas enregistré…

    Cette histoire va-t-elle fragiliser Jean-Louis Borloo et/ou va-t-elle permettre à l’UDI de se recentrer et de ne plus regarder vers la droite parfois extrême pour se renforcer mais vers le centre de l’échiquier politique, l’avenir proche nous le dira.

    Car il demeure une question fondamentale que l’affaire Bourdouleix révèle, quel est le vrai projet de Borloo pour l’UDI?

    Cette question est pertinente parce qu’après une année d’existence, beaucoup de monde, dont nombre de militants de l’UDI, se la posent.

    Est-ce une nouvelle formation du Centre? De Droite? Une démarche individuelle pour se venger de l’UMP et de sa non-nomination à Matignon par Nicolas Sarkozy? Au contraire, est-ce une démarche voulue pour rapprocher sans le dire une partie des centristes de l’UMP avec cette alliance exclusive entre les deux formations sans cesse réaffirmée et ce, quel que soit le programme politique de l’une et de l’autre? Une sorte d’Opni (objet politique non identifiable) qui s’écrasera de lui-même faute de savoir où il va et, surtout, ce qu’il est?

    Pour le plus grand drame des udéistes, aucune de ces interrogations ne peut être aujourd’hui écartée!

    En outre, L’UDI, malgré le mot «indépendants» dans son appellation est incapable d’aller à une élection majeure toute seule de peur de se prendre une veste.

    La voici ainsi à Paris, capitale de la France, dans une stratégie, non pas d’alliance avec l’UMP, mais dans un sauve-qui-peut qui n’augure rien de bon pour son avenir.

    Au lieu de présenter des liste dans tous les arrondissements de Paris, la formation de Jean-Louis Borloo a décidé de faire liste commune avec l’UMP là où cette dernière détient déjà la mairie d’arrondissement et de ne pas déposer de liste face à Nathalie Kosciusko-Morizet, la chef de file de la droite parisienne.

    Cela fait donc huit arrondissements sur vingt où elle sera absente…

    Bien évidemment, cette décision est présentée comme une volonté d’union avec l’UMP qui, rappelons-le, est la seule possible selon les dirigeants de l’UDI.

    Mais à qui fera-t-on croire que s’il y avait eu une possibilité pour les troupes de Borloo de se mêler véritablement à la course pour la victoire, elles n’y seraient pas allées?!

    En vérité, l’UDI va cacher sa faiblesse dans les villes où elle a peur de se compter en constituant des listes d’union dès le premier tour avec l’UMP, si celle-ci le veut bien.

    Ce n’est que dans les villes où elle espère bien figurer qu’elle présentera des listes.

    En langage courant, cela s’appelle un manque de courage politique et une drôle de façon de justifier sa création comme force politique autonome avec un projet original.

    En revanche, il s’agit d’une manière de procéder courante chez Jean-Louis Borloo et bien connue de ses amis politiques.

    Rappelons que celui-ci a renoncé à se présenter à la dernière présidentielle, puis à la mairie de Paris et désormais comme tête de liste aux européennes de l’année prochaine de peur de se prendre une claque…

    N’ayant donc aucune chance de gagner la mairie de Paris, l’UDI a investi un obscur candidat parfait pour la conduire à l’échec, Christian Saint-Etienne, dont les interventions médiatiques auront vite fait de convaincre les parisiens qu’il n’est là que pour faire représentation.

    Jean-Louis Borloo rappelle sans cesse que son but est de faire de l’UDI le premier parti de France devant l’UMP et le PS ainsi que d’occuper le pouvoir le plus tôt possible (n’avait-il pas prédit des élections législatives anticipées pour le début de cette année et la victoire de sa formation?!).

    Mais en faisant de l’UDI un parti attrape-tout au-delà de toute logique politique, en agrégeant ensemble des formations qui n’ont rien à voir entre elles, il la fragilise avant même de l’avoir consolidée.

    De même, en jouant l’hyper-prudence de ne se présenter qu’aux élections que l’on peut gagner et de se mettre sous l’aile protectrice de l’UMP dans les autres cas, il condamne l’UDI à n’être qu’une force d’appoint au parti de droite.

    Quant au projet de l’UDI, il se perd dans les oppositions entre des visions politiques différentes voire opposées. Un projet confié à Jean-Christophe Fromantin qui affirme haut et fort ne pas partager pas les mêmes valeurs que Jean-Louis Borloo…

    Ce dernier a, en plus, multiplier des interventions pour le moins étonnantes, comme la présentation de ce programme qui devait permettre tous les partis de s’unir pour voter les mesures indispensables afin que la France ne sombre pas et qui s’est perdu dans les limbes, défendu du bout des lèvres par son initiateur dès qu’il a vu son peu de résonnance médiatique.

    Ou de la mise en place de ce contre-gouvernement confié à Yves Jégo et largement ignoré des journalistes jusqu’à présent. Sans doute parce l’UDI ne représente au mieux que 7% d’intentions de vote dans les sondages…

    Jean-Louis Borloo doit certainement certaines explications (dont une sur la présence du CNI de Bourdouleix dans la confédération) à ses troupes quelque peu désorientées.

    L’année prochaine, en cas d’échecs électoraux qui se profilent si l’on en croit les sondages, il les devra aux électeurs centristes.

    Espérons pour le Centre que les partis centristes de l’UDI seront capables d’inverser la trajectoire.

    Car le Centre a besoin d’un parti fort, regroupant ses diverses tendances. Et au lieu de confier son avenir à une personnalité qui n’a jamais été centriste, celle-ci ferait bien de prendre leur destin en main.

    Disons-le encore une fois, la France a besoin d’un parti centriste rassembleur. Un vrai.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • L’UDI, un an après: «doit encore faire largement ses preuves»

    En réunissant son premier conseil national samedi 15 juin et en lançant officiellement son «contre-gouvernement», l’UDI (Union des démocrates et indépendants), formation de centre-droit créée par Jean-Louis Borloo il y a un an, veut démontrer qu’elle est désormais la troisième formation française et qu’elle fait partie des «grands», marchant inexorablement vers la gloire illustre de son ancêtre, l’UDF de Valéry Giscard d’Estaing.

    Petit problème, Jean-Louis Borloo «oublie» le Front national dont un sondage paru récemment dans Valeurs Actuelles, lui donnait 21% des intentions de vote aux européennes de 2014 contre 6,5% pour l’UDI qui se retrouve également derrière le Front de gauche (9%), les Verts (7,5%) et même le Mouvement démocrate (7%). Ce qui en ferait alors, si cela se confirme dans les urnes l’année prochaine, le septième parti de France!

    Pourtant, à force de déclarations mêlant chiffres et satisfecit ainsi qu’approximations, pour ne pas dire plus, les responsables du parti ont même réussi à convaincre les médias que cela n’était plus qu’une question de mois avant que l’auto-prophétie martelée par son président, à savoir que l’UDI allait devenir le premier parti de France, ne se réalise.

    Mais qu’en est-il de ce pari de faire exister une deuxième formation de droite aux côté de l’UMP, un peu plus modérée et un peu plus tournée vers le centre de l’échiquier politique?

    L’UDI revendique 50.000 adhérents (mais il semble que beaucoup d’anciens militants des partis qui la composent se soient retrouvés de fait membres de cette confédération sans avoir demandé quoi que ce soit), 31 députés et 28 sénateurs (dans un groupe où ils côtoient ceux du MoDem au nombre de quatre).

    Ces chiffres n’en font pas un «grand» parti, cette qualification étant réservée à ceux qui dépassent les 20% à 25% des voix dans les scrutins nationaux et qui se retrouvent avec une centaine de députés.

    De plus les ambiguïtés fondamentales de l’UDI demeurent.

    La première est qu’il s’agit d’une confédération de petits partis dont aucun pour l’instant ne s’est dissous, ni n’en a l’intention de le faire, dans une formation unique et centralisée, l’espoir de Jean-Louis Borloo.

    Même si le combat des chefs est en sourdine, qui peut croire que des personnalités qui se détestent autant que Morin, Borloo et Lagarde (liste non-limitative) puissent, dans la durée, coexister?

    La deuxième est que l’UDI qui se dit proche du Centre recherche exclusivement son alliance à droite. L’UMP plutôt que le Mouvement démocrate.

    Pourquoi pas mais, alors, il faut nous expliquer comment elle peut faire groupe commun avec de dernier au Sénat tout en rejetant une alliance des centres!

    La troisième est de savoir qu’elle est l’ambition de l’UDI. Est-elle un parti à côté de l’UMP ou qui veut prendre la place de cette dernière? En rappelant à tout bout de champ qu’elle est indépendante mais que sa seule alliance possible est avec l’UMP, ses dirigeants tiennent un discours paradoxal d’une indépendance politique dans une dépendance électorale a priori, avant même d’avoir justement discuter d’un programme politique...

    Ainsi, quand, par exemple, Hervé Morin clame partout le retour du Centre et la fin de la dépendance de celui-ci avec la Droite et qu’en même temps il fait allégeance à celle-ci en déclarant qu’il n’y aura pas d’autre alliance qu’avec elle, il enferme l’UDI dans une satellisation de fait qui est identique à celle qui prévalait auparavant pour le Nouveau centre ou le Parti radical.

    D’autant qu’Hervé Morin ne rechigne pas à se contredire quand il se félicite du retour du Centre par le biais de l’UDI tout en affirmant que le temps de la modération centriste est terminée et que l’UDI est une alternative à l’UMP! «Nous étions devenus la décoration de l'UMP dans une composition gouvernementale ou majoritaire. Cette famille politique doit retrouver la place qui était la sienne, d'être une alternative au PS et à l'UMP avec des propositions chocs, la demi-mesure c'est fini».

    Cette même contradiction se retrouve chez Borloo: «L'indépendance n'est pas un slogan ni une tactique d'alliance de circonstance, c'est le fruit d'une vision et d'une organisation. Mais l'indépendance ce n'est pas l'isolement. Les démocraties occidentales fonctionnent avec des coalitions, la France ne fait pas exception à cette règle. Nous avons vocation à établir une coalition avec la droite républicaine, humaniste mais nous n'avons pas vocation à ne pas savoir où nous habitons ou à changer de coalition».

    Une contradiction qui ne devient cohérente que si l’objectif à terme de l’UDI est de remplacer l’UMP avec la même philosophie qui a présidé à la création de cette dernière en 2002, à savoir réunir la droite et le centre dans un parti unique, ce que critiquent les dirigeants de la confédération de centre-droit et qui est à l’origine soi-disant de sa mise sur pied...

    Car, rappelons-le, même si Nicolas Sarkozy n’a jamais aimé les centristes, ce qui est un euphémisme, Jacques Chirac voulait de cette alliance Droite-Centre et a choisi son Premier ministre après la création de l’UMP chez les centristes avec Jean-Pierre Raffarin.

    C’est sans doute pourquoi, Jean-Louis Borloo et ses lieutenants sont obligés d’expliquer à chaque fois en quoi l’existence de l’UDI a un intérêt. Un exercice assez surréaliste que l’on voit peu souvent pratiqué systématiquement par les formations politiques.

    Le président de l’UDI a ainsi déclaré lors du conseil national que «Il doit y avoir une signature UDI. Cette signature UDI, c'est la liberté d'entreprendre, le dynamisme, la maîtrise des impôts, le travail en réseau entre républicains car on ne dirige pas des collectivités en étant sectaire.»

    Le problème, c’est que du PS au FN, on peut tout à fait reprendre cette signature…

    Sans oublier (mais là, Borloo ne s’en est pas souvenu!), l’Europe et la décentralisation qui sont des thèmes centristes par excellence.

    Il avait malgré tout affirmé peu auparavant que l’élection européenne de 2014 serait «majeure» pour l’UDI tout en souhaitant que celle-ci aille à la bataille, non sous son propre nom, mais avec une liste baptisée «les Européens»!

    Tout cela fait brouillon, à moins que la vraie justification de l’existence de l’UDI soit d’empêcher l’UMP de conclure des alliances avec le FN puisque la seule ligne rouge dans l’alliance entre l’UDI et l’UMP est l’alliance que cette dernière pourrait conclure avec l’extrême-droite.

    Encore que, dans es rangs, l’UDI compte le CNI qui n’a jamais fermé totalement la porte à des rapprochements avec le FN…

    En fait, pour comprendre l’existence de l’UDI et ses paradoxes, il faut en revenir à la genèse de sa création.

    L’UDI, c’est, avant tout, une coalition de bras cassés de l’après 2012 où Jean-Louis Borloo, d’abord écarté de Matignon par Sarkozy avait fait un flop à la présidentielle en n’ayant pas le courage de se présenter, où Hervé Morin ne put jamais réunir les 500 signatures lui permettant de se présenter (et alors que les sondages ne lui donnaient, au mieux, que 1% des intentions de vote), où Jean Arthuis se retrouvait à la tête d’un micro-parti en train de se déliter lentement, où Jean-Christophe Lagarde était dans l’impossibilité de faire exister une alternance à Hervé Morin au Nouveau centre, où Jean-Marie Bockel et sa Gauche moderne étaient en instance d’évaporation et quelques autres cas du même genre.

    La claque prise aux législatives après celle de la présidentielle obligeait ces différentes personnalités et leurs formations affaiblies à se réunir sous peine de disparaître de l’échiquier politique national.

    S’il fallait une preuve que cette union est faite de bric et de broc, on peut la trouver dans les approches qui continuent à être différentes sur la plupart des sujets économiques, sociaux ou sociétaux entre les interventionnistes du Parti radical, les libéraux d’une partie du Nouveau centre et de l’Alliance centriste et les démocrates sociaux d’une autre partie du Nouveau centre, de Force européenne démocrate. Sans parler du Centre national des indépendants (très à droite), de la Gauche moderne (un peu à gauche) ou de Territoires en mouvement (social-conservateur), la formation du maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin.

    Les dissonances lors du débat sur le mariage pour tous ont été, non pas le révélateur de ces différences importantes de vision, mais un nouvel exemple du manque de cohérence politique de l’UDI.

    Du coup, au bout d’un an d’existence, on n’a pas encore une vue assez claire de ce qu’est l’UDI qui démontrerait qu’elle est indispensable au Centre et au Centrisme ou au paysage politique français et, surtout, à la France.

    En cette période d’examens de fin d’année scolaire, l’appréciation sur le dossier de l’élève UDI pourrait être «doit encore largement faire ses preuves».

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Comment le Centre doit réagir à la «radicalisation» de la droite

    C’est un grand classique: un parti de gauche ou de droite qui se retrouve dans l’opposition est toujours plus idéologiquement marqué que lorsqu’il est au pouvoir. Normal, il se doit de réaliser une introspection après ses défaites électorales afin de retrouver ses racines et ses fondamentaux qui lui permettront de réaffirmer sa personnalité propre et de redynamiser sa base militante et ses sympathisants.

    Aux Etats-Unis ce fut le cas des démocrates après 2000 et c’est le cas du Parti républicain actuellement. Certains avancent même qu’aujourd’hui Ronald Reagan et George W Bush, deux anciens présidents pourtant accusés d’avoir été idéologiquement très à droite, n’auraient plus leur place dans la parti républicain tellement celui-ci a évoluer vers sa droite, sous l’influence du mouvement du Tea Party, afin de se présenter comme inflexible sur ses principes!

    En France, ce fut le cas du PS après 2001, c’est le cas de l’UMP depuis 2012.

    Néanmoins, au-delà de ce ressourcement idéologique «naturel» du à l’éloignement du pouvoir et à l’absence d’obligation de devoir gouverner de manière pragmatique et pour tous les Français, on peut se demander si ce que certains appellent la radicalisation de la droite française n’est pas plus profonde cette fois-ci, suivant en cela ce qui se passe dans la plupart des pays démocratiques, du Japon (avec Shinzo Abe) aux Etats-Unis (avec Paul Ryan ou Rand Paul) en passant par le Royaume Uni (avec David Cameron).

    D’autant qu’une forte résurgence nationaliste concurrence ces grands partis conservateurs sur leur flanc droit, avec le Front national en France, l’UKIP en Grande Bretagne ou le Tea Party aux Etats-Unis, suscitant d’ailleurs des débats houleux sur une possible alliance avec ces divers mouvements extrémistes.

    De ce point de vue, le discours de Jean-François Copé qui emprunte aux thématiques et à la rhétorique au Front national est assez emblématique de ce repositionnement de la droite, de même que les sorties médiatiques d’un Guillaume Peltier, ancien militant du Front.

    Non pas que cela soit nouveau à l’UMP si l’on se rappelle que Nicolas Sarkozy, pour affaiblir durablement le FN, avait repris les principaux thèmes du parti de Jean-Marie Le Pen afin de démontrer que la droite classique pouvait s’occuper de toute cette population en déshérence et de ses préoccupations.

    A l’opposé, il ne faut pas oublier qu’il existe une aile de l’UMP qui se bat contre les connivences et les possibles alliances entre droite et extrême-droite, emmené par François Fillon, notamment, mais aussi par Jean-Pierre Raffarin, pourtant allié à l’intérieur du parti à Jean-François Copé…

    Devant cette situation, quel doit être le positionnement des partis centristes?

    On se rappelle que lors de la dernière présidentielle, au moment où Nicolas Sarkozy a joué son va-tout face à François Hollande en droitisant parfois à l’extrême ses propos, ses alliés centristes tels Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde ou François Sauvadet, tous aujourd’hui membres éminent de l’UDI, ne se sont guère émus de ceux-ci, allant même jusqu’à les justifier.

    En revanche, François Bayrou et ses lieutenants du Mouvement démocrate avaient réagi vivement en condamnant ce qu’ils considéraient comme des dérapages préoccupants.

    Depuis, l’UDI a semble-t-il adopté majoritairement (mais pas unanimement, voir à ce sujet certaines déclarations d’Hervé Morin ou des membres du CNIP, parti membre de la confédération) un discours de défiance vis-à-vis de ces fameux dérapages à répétition comme ceux de Jean-François Copé, revenant à un positionnement beaucoup plus centriste.

    De son côté, le Mouvement démocrate puise dans cette radicalisation d’une partie de l’UMP la raison de son opposition actuelle à la droite et de son appel à voter François Hollande contre Nicolas Sarkozy aux dernières présidentielles.

    Cependant, il ne faudrait pas tomber dans l’excès inverse ce qui s’est parfois produit, tant du côté de l’UDI que du Mouvement démocrate.

    On n’enfoncera pas ici une porte maintes fois ouverte sur le fait que le Front national peut poser les bonnes questions mais en y donnant les mauvaises réponses.

    En revanche, adopter par principe une position soi-disant «modérée» ou «équilibrée» sur un certain nombre de problèmes qui touchent au fondement même de la démocratie républicaine , à la liberté, au respect, à la tolérance et au juste équilibre, ce n’est pas avoir un positionnement centriste mais plutôt une position de faiblesse face aux attaques de notre modèle de société en acceptant qu’il soit considéré comme amendable sans fin face à des revendications communautaires ou autres de groupes et de lobbies.

    Nous nous trouvons alors dans un relativisme et un renoncement qui, autrefois, nous ont amené à accepté qu’aux portes de la France, il y ait des régimes dictatoriaux qui ont semé la misère, la désolation et la mort dans le monde entier.

    In fine, le comportement des centristes devant les manifestations de cette radicalisation d’une partie de la droite doit être de la condamner fermement, de la contrer par un discours des valeurs à chaque fois qu’elle se manifeste ainsi que de rappeler sur quels principes se fonde cette condamnation.

    Mais celle-ci doit être faite sans tomber dans la critique systématique de la droite toute entière, ce qui serait totalement stupide, contreproductif et ne correspondrait pas à la réalité d’une droite qui, fondamentalement, n’est pas assimilable l’extrême-droite.

    De même, lorsque la radicalisation de la gauche se manifeste, les centristes doivent tout aussitôt la condamner et la contrer.

    Rappelons avec force que le Centre s’oppose à tout extrémisme. Ainsi, si l’alliance UMP-Front national est inconcevable avec une alliance centriste, c’est également la même chose pour une alliance PS-Front de gauche.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Cette envie de centrisme chez les Français

    De semaine en semaine, certains sondages nous montrent que les extrêmes (surtout celui de droite) bénéficient des effets de la crise économique et de la mauvaise image du gouvernement et du président de la république pour progresser.

    La réceptivité aux discours de plus en plus vindicatifs des deux fronts, national et de gauche en est malheureusement un exemple emblématique.

    Mais d’autres études d’opinion, tout aussi intéressantes, montrent, au contraire, une envie de modération et de centralité, voire de centrisme chez une majorité de Français.

    Ainsi, si Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy montent dans les sondages de popularité, deux sondages sur les personnalités qui pourraient intégrer un gouvernement lors d’un éventuel donnaient, pour l’un, François Bayrou en tête et, pour l’autre, Jean-Louis Borloo (avec François Bayrou en troisième position derrière le très centriste Louis Gallois).

    Du côté des socialistes, ce sont ceux qui sont les plus proches du centre de l’échiquier politique comme Manuel Valls ou Michel Sapin qui sont, sinon plébiscités, en tout cas choisis.

    En outre, des «personnalités» venues de la société civile, connues pour leur positionnement central, comme Louis Gallois, déjà cité, ou Anne Lauvergeon bénéficient également d’un apriori favorable pour rejoindre l’équipe gouvernementale.

    Bien sûr, ces sondages sont réalisés avec des questions fermées qui ne permettent pas aux sondés de pouvoir choisir spontanément les noms qu’ils souhaitent, ce qui en diminue quelque peu les enseignements.

    Cependant, à chaque fois, les leaders modérés et consensuels, pragmatiques et recherchant les compromis, sont dans le peloton de tête, voire en tête comme dans les deux sondages précités.

    Comment peut-on analyser cela.

    La première explication qui vient à l’esprit est de voir dans ces résultats une envie de changement raisonnable par rapport aux personnes actuellement en place.

    Raisonnable dans le choix des personnalités que l’on veut voir dans le gouvernement, raisonnable quant à la possibilité concrète que cela arrive (les sondés voient mal, dès lors, comment, par exemple, Marine Le Pen ou Nicolas Sarkozy pourraient entrer dans un gouvernement de François Hollande…).

    La deuxième explication est la volonté de voir une politique donnant plus de résultats concrets mise en place devant un «immobilisme» que l’on impute à François Hollande et qui est plutôt une conséquence de la crise économique actuelle.

    La troisième explication est que les Français considèrent qu’un gouvernement d’union nationale fait partie des fantasmes (même si 78% d’entre eux en rêveraient sans pour autant en analyser toutes les implications) mais qu’en revanche il est tout à fait possible d’élargir la majorité actuelle à ses franges, notamment vers le Centre afin de donner une grande bouffée d’air aux idées défendues et aux mesures à prendre sans pour autant faire appel aux chimères des extrêmes considérées comme dangereuses.

    La quatrième explication est cette forte envie de réforme dans un cadre politique apaisé. Car les partis centristes ont des propositions souvent décoiffantes mais avec un discours (le plus souvent) constructif et responsable, ce qui change de certaines joutes oratoires qui veulent plutôt démolir que construire et qui viennent tout autant de la Droite que de la Gauche.

    Toutes ces raisons sont positives mais sont, une nouvelle fois, paradoxales avec le comportement électoral des Français. Voici un an, ils ont infligés un camouflet aux partis centristes, que ce soit lors de l’élection présidentielle que de l’élection législative.

    A moins que l’on voit cela en renversant la perspective. Il s’agirait alors moins d’un détournement de l’électorat envers les centristes que l’incapacité de ces derniers de proposer un projet et un rassemblement politique crédibles, tant ils sont plus occupés à se tirer dans les pattes qu’à résoudre les problèmes des Français.

    En tout cas, cette envie de centrisme à défaut du Centrisme, ce souhait d’une centralité plus grande doit faire réfléchir les responsables centristes pour qu’enfin ils puissent s’atteler à convaincre les électeurs qu’ils possèdent réellement le sérieux et la responsabilité, deux qualités essentielles pour gouverner un grand pays comme la France.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Obama, inspirateur de Hollande?

    On connait la fascination qu’exerce Barack Obama auprès de la classe politique française (mais également de beaucoup d’autres à travers le monde) et de l’admiration qu’il suscite notamment pour ses stratégies électorales et ses méthodes de gouvernement ainsi que pour son charisme.

    De Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal en passant par Jean-Louis Borloo ou Manuel Valls, le président des Etats-Unis à de nombreux fans chez les responsables politiques du pays.

    Sans oublier François Hollande.

    Celui-ci s’était déjà inspiré de la campagne «grassroots» (de proximité) d’Obama pour se faire élire (s’appuyant, entre autres, sur une étude réalisée par un think tank proche de lui, Terra Nova, après la victoire de l’Américain en 2007). Et, une nouvelle fois, on a pu apprécier des proximités lors de la dernière conférence de presse du chef de l’Etat français, la semaine dernière.

    Bien sûr, rien d’a priori anormal puisqu’Obama est membre du Parti démocrate, un parti de centre-gauche et François Hollande du Parti socialiste, un parti de gauche modéré.

    Cependant, comme nous le disons ici depuis la campagne de 2007, Barack Obama est un centriste qui se trouve à la droite du Parti démocrate et qui le revendique. C’est un peu plus compliqué pour François Hollande qui a du mal à assumer son socialisme libéral…

    Toujours est-il que les deux hommes sont des pragmatiques qui veulent travailler sur du concret et sous les auspices du principe de réalité.

    Tous deux sont traités de dangereux gauchistes par la droite extrême et d’hommes de droite par la gauche extrême.

    Pour autant, Hollande n’est pas un centriste.

    Qu’est-ce qui distingue les deux hommes? Une grande volonté de consensus et la recherche systématique du compromis chez Obama qui n’existent pas ou peu chez Hollande.

    La loi sur l’assurance santé et la loi sur le mariage pou tous -- deux réformes emblématiques des présidences des deux hommes -- en sont deux bons exemples.

    Mais alors que François Hollande n’a cherché aucun consensus, ni compromis avec la Droite et le Centre, Barack Obama a tenté, en vain, d’élaborer une loi en concertation avec les républicains, ce qui d’ailleurs lui a été vivement reproché par l’aile gauche du Parti démocrate.

    De même, Barack Obama réitère depuis toujours sa volonté de travailler avec tout le monde sans aucune condition de ralliement. François Hollande, lui, veut bien travailler avec tous ceux qui se rallieront à lui…

    Ces différences notables, toutefois, ne doivent pas masquer les similitudes. Et quoi qu’on pense de François Hollande et du Parti socialiste, tout modéré, tout centriste, même s’ils ne sont pas d’accord avec le programme et l’action actuelle du gouvernement, doivent s’en féliciter.

    D’autant que, dans le même temps, une bonne partie de l’UMP, dont son président Jean-François Copé, développe une fascination dangereuse pour l’action des ultras du Parti républicain qui ont instauré une guerre idéologique dure, voire haineuse, aux Etats-Unis pour combattre le centrisme d’Obama.

    Car pour le Centre, le débat politique entre des visions différentes, voire opposées, doit toujours se tenir dans la dignité, le respect de l’autre et le refus de la démagogie et du populisme.

    La stratégie de la tension, de la division et de la diabolisation des partis démocratiques est un bien mauvais signal envoyé aux électeurs, notamment quand le pays compte des formations extrémistes qui n’attendent qu’une détérioration du climat politique pour avancer leurs pions.

    Enfin, reste une différence entre les présidents français et américain dont François Hollande se serait bien passé.

    Au bout de cinq ans de présidence, la cote de popularité d’Obama est à 53% tandis que celle du président français, au bout d’un an de pouvoir, est de 24%! Mais, comme le dirait Bill Clinton, «c’est l’économie, stupide!» (croissance autour de 3% aux Etats-Unis, récession autour de -0,2% en France) avec, sans doute, un peu de charisme en plus outre-Atlantique…

    Alexandre Vatimbella

     

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